s travaux scientifiques sur les antennes relais

Publié le par Eric

 

Les travaux scientifiques sur les antennes relais  Richard Gautier, Biologiste Octobre 2006

 Quand on veut démontrer la responsabilité des radio­fréquences lors de troubles de santé chez les riverains d'antennes relais de téléphones mobiles, il est impossible de porter plainte auprès de la justice pour faute puisque les textes officiels ne reconnaissent pas cette nuisance. La possibilité qui s'ouvre à nous, au niveau juridique, est donc de demander réparation pour « trouble anormal du voisinage ». Lors de cette étape il nous faut démontrer ce trouble. Les opérateurs utilisaient, pour se défendre, les textes des « experts » mandatés par le gouvernement. Le récent rapport de l'IGAS et de PIGE va nous permettre d'avancer, dans ce domaine puisqu'il démontre que les scientifiques officiels français n'apportent pas les garanties d'indépendance requises pour une expertise judiciaire. Il n'est pas question ici de douter de la bonne foi ou de la compétence de ces personnalités mais simplement de rappeler que, dans toute étude scientifique, l'impartialité des auteurs est primordiale. Ainsi, dans l'analyse de l'efficacité d'un médicament le sujet cobaye ainsi que la personne qui dépouille les données ignore qui a reçu le médicament et qui a reçu le placebo pour ne pas influencer les résultats. Or, dans l'expertise de l'AFSSE les experts, du fait de leurs liens avec les opérateurs, étaient à la fois juges et parties. On sait que ces liens ont une incidence sur les analyses réalisées comme l'ont montré des chercheurs suisses de l'institut de médecine préventive et al. 2006 (huss et al. 2006) qui font apparaître que les recherches financées par les opérateurs trouvent beaucoup moins d'effets aux radiofréquences de la téléphonie mobile que celles financées par des sources gouvernementales ou privées indépendantes. Aujourd'hui, donc, aucune expertise officielle concernant la téléphonie mobile n'a été correctement effectuée. Fort heureusement nous pouvons nous pencher directement sur les travaux scientifiques pour démontrer que les troubles de santé ressentis par les riverains d'antennes-relais sont bien dus aux radiofréquences de la téléphonie mobile auxquelles ils sont exposés en permanence même si c'est à très faible dose.

 On peut distinguer, parmi les études récentes réalisées autour des stations de base, en se référant à la base de données de l'OMS et à celle de Medline, trois types d'études

 - tout d'abord celles qui étudient les problèmes de maux de tête, sommeils, troubles cognitifs et symptômes non spécifiques : sur les 4 études réalisées à ce jour et ayant donné lieu à publications (Santini, Navarro, Hutter, Abdel-Rassoul),  toutes montrent un effet néfaste des antennes relais sur la santé des riverains. Il est à signaler que dans les études les plus récentes, il a été tenu compte de la puissance du champ électromagnétique en plus de la distance à la station de base, de la crainte éventuelle des riverains. A ce jour il apparaît ainsi de plus en plus évident que les antennes relais sont responsables de « trouble anormal du voisinage » et ce malgré le faible rayonnement reçu par les riverains. Pour le réaffirmer, nous proposons de reprendre la conclusion de la dernière étude épidémiologique réalisée à ce jour (Abdel-Rassoul et al. 2006 :les habitants vivant au voisinage des stations de base de téléphone portable sont en danger pour le développement de problèmes neuropsychiatriques et des changements dans l'exécution de fonctions neurocognitives Ainsi, nous recommandons la révision des standards de protection pour l'exposition du public aux radiofréquences d'antennes de station de base de téléphone portable ».

 - dans la seconde catégorie, nous classerons les études qui tendent tout simplement à montrer que la valeur des champs électromagnétiques auxquels sont exposées les populations riveraines se situe bien en-dessous des normes nationales, ce dont personne ne doutait d'ailleurs puisque ce sont ces normes qui sont inadéquates. Ces études sont souvent citées comme études qui montrent qu'il n'y a pas de problèmes ce qui est bien sûr un non-sens.

 - la dernière catégorie concerne les études épidémiologiques étudiant le lien éventuel entre antennes-relais (distance et /ou mesure CEM) et le cancer et/ou les leucémies. Aujourd'hui, celles-ci ne sont pas assez nombreuses pour tirer une conclusion définitive, il faut noter toutefois que parmi les 3 études en cours figurant dans la base de donnée de l'OMS les chercheurs de 2 de ces études ont fait connaître leurs résultats avant publication2. Ces résultats montrent une augmentation importante du nombre de leucémies infantiles ou de cancer autour des antennes relais.

 De tout ceci, il ressort que l'application du principe de précaution devrait se traduire par une décision gouvernementale de diminuer de façon importante les seuils d'exposition au public.

 1) Selon la base de données de l'OMS, 5 autres études devraient bientôt aboutir.

 2) WolfDet D et Eger H ; et al

 

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